Capitaine John Bowen


Extrait de « The History of the Pyrates. Vol. II. by Daniel Defoe » publié en 1728.

Sources : original : The History of the Pyrates. Vol. II. by Daniel Defoe, transcription : The History of the Pyrates. Vol. II. by Daniel Defoe.
Traduit en français de manière approximative, vous pouvez comparer les deux versions côte à côte.
⚠️Ce document est destiné à un public averti, il contient des propos parfois controversés, offensants ou choquants.
©️Vous êtes autorisé à copier tout ou partie de ce document à condition de créer un lien vers cette page.

Capitaine John Bowen


Sommaire

  • Prend le Coneway près de Collequilon, 49.
  • Se dirige vers Madagascar, perd son navire, et est entretenu par le Gouverneur à Maurice, achète un vaisseau, se rend à Madagascar, s’installe à Maritan, 50.
  • Suprend le Speedy Return, un navire écossais, 51.
  • […]
  • Bowen navigue vers les Mascareignes, est déçu dans ses espoirs, ib. perd son brigantin; navigue vers Maurice; revient à Madagascar est rejoint par le brigantin, qu’ils condamnent et brulent; entend parler du Captaine Howard, 59.
  • Navigue à la recherche d’Howard, le rencontre à Mayotte; prennent le Pembroke, le pillent puis le laissent partir, 60.
  • Capitaine Whaley, imprimé à tord Woolley, retenu; le Speedy Return se rend Madagascar pour entretien; revient et rate leurs camarades; se dirigent vers la Mer Rouge, 61.
  • Rejoint le Prosperous au large du Cap Saint-Jean; Bowen prend un navire maure; le Prosperous séparé par la chasse les rejoint, les deux navires brulent, et les deux équipages montent à bord de leur prise, 62.
  • L’infamie d’un hollandais, 63.
  • Captaine Whaley libéré; le Pembroke pillé une seconde fois; les pirates vont à Maurice; deux équipiers de Drummond s’échappent, avaient des preuves vaines pour le Capitaine Green, 64.

On ne sait pas avec exactitude quand cet homme a pris la mer, on le trouve croisant sur la côte de Malabar au cours de l’année 1700, commandant un navire appelé le Speaker, dont l’équipage était constitué d’hommes de toutes nations, et dont les forfaits étaient également commis sur des navires de toutes nations. Ces pirates ne rencontrèrent aucun empêchement dans l’accomplissement de leurs desseins, car il en était fait un tel commerce, que les marchands d’une ville n’avaient aucun scrupule à acheter au cours d’une vente publique, les biens pris à un autre, même à seulement dix miles de distance, fournissant en même temps aux brigands tous les biens nécessaires, y compris des vaisseaux lorsqu’ils avaient l’occasion de partir en expédition, les y encourageant eux-mêmes régulièrement.

Parmi eux, un vaisseau de la Compagnie anglaise des Indes, commandé par le Capitaine Coneway en provenance du Bengale, tomba entre les mains de cet équipage, dont ils firent une prise, près de Callequilon; ils le transportèrent et le mirent en vente, divisant le navire et sa cargaison en trois parts ; un tiers fut vendu à un marchand, natif de Callequilon susmentionné, un autre tiers à un marchand de Porca, et l’autre à un certain Malpa, agent de commerce hollandais.

Inde : Côte de Malabar, Calecoulan, Porca (par Sanson d’Abbeville – 1703)

Chargés de ce butin et de celui de plusieurs autres navires d’Inde Orientale, ils quittèrent la côte pour se diriger vers Madagascar ; mais au cours de leur traversée, rencontrant des vents contraires, et, étant négligents dans leur navigation, ils s’échouèrent sur le récif de Saint-Thomas, à l’île Maurice, où le navire sombra ; mais Bowen et la plus grande partie de l’équipage atteignirent le rivage.

Récif de Saint-Thomas à l’île Maurice (Plan du Port du Sud-Est de l’île de France)

Ils furent accueillis avec toute la civilité et le bon traitement imaginables ; Bowen fut reçu d’une manière particulière par le gouverneur, et magnifiquement entretenu dans sa maison ; les hommes malades furent portés, avec grand soin, dans le fort, et guéris par leur médecin, et aucun approvisionnement d’aucune sorte ne manqua pour le reste. Ils y passèrent trois mois, mais déterminés à s’installer à Madagascar, ils achetèrent un Sloop, qu’ils convertirent en Brigantin, et, vers la mi-mars 1701, partirent, après avoir d’abord formellement pris congé du gouverneur, en faisant un présent de 2.500 pièces de huit, lui laissant, en plus, l’épave de leur navire, avec les canons, l’arsenal et tout ce qui fut sauvé. Le gouverneur, de son côté, leur fournit les vivres pour le voyage, qui n’était que court, et leur formula une aimable invitation à faire de cette île un lieu de rafraîchissement au cours de leurs futures aventures, promettant que son Gouvernement leur offrirait tout ce dont ils pourraient nécessiter.

A leur arrivée à Madagascar, ils s’arrêtèrent sur la côte Est, dans un endroit appelé Maritan, débarquèrent de leur navire et s’établirent à terre sur une plaine fertile au bord d’une rivière. Ils construisirent eux-mêmes un fort à l’embouchure du fleuve tourné vers la mer, et un autre petit de l’autre côté orienté vers la terre ; le premier pour prévenir toute attaque surprise par bateau, et l’autre comme une sécurité envers les indigènes, dont beaucoup avaient été employés pour la construction. Ils fondèrent également un village pour leurs habitations, ce qui occupa le reste de l’année 1701.

Madagascar – Rivière de Matatane (Madagascar par Sanson – 1697)

Lorsque cela fut terminé, ils commencèrent à s’ennuyer de leur nouvelle situation, ayant une fervente nostalgie envers leur ancienne activité, et résolurent en conséquence d’aménager le brigantin qu’ils avaient eu des Hollandais à l’île Maurice, qui était posé dans une crique près de leur établissement, mais un incident, qu’ils mirent à profit, leur offrit une belle opportunité, et leur épargna beaucoup d’ennuis.

Il s’avère que vers le début de l’année 1702, un navire appelé le Speedy Return, appartenant à la Compagnie écossaise des Indes orientales et d’Afrique, commandé par le Capitaine Drummond, entra dans le Port de Maritan à Madagascar, escorté d’un Brigantin qui lui appartenait ; ils avaient auparavant pris des esclaves à Sainte-Marie, une petite île attenante à la principale de Madagascar, et les avaient transportés à Don Mascarenhas, d’où ils avaient navigué jusqu’à ce port sur le même commerce.

Madagascar – Ile Sainte-Marie (Carte du XVIII°)

À l’arrivée du navire, le capitaine Drummond, son chirurgien Andrew Wilky, ainsi que plusieurs autres membres de l’équipage, se rendirent à terre ; dans le même temps, John Bowen et quatre autres de ses consorts, quittèrent la rive à bord d’un petit bateau, sous prétexte d’acheter une partie de leurs marchandises en provenance d’Europe, et profitant d’une opportunité incroyable, seuls le second, le maître d’équipage, et une ou deux petites mains tout au plus étaient sur le pont, et le reste au travail dans la cale, ils mirent bas les masques ; chacun sortit un pistolet et un crochet, et leur dirent qu’ils étaient tous des hommes morts s’ils ne se retiraient pas ce moment-là dans la cabine. La surprise fut soudaine, et ils jugèrent nécessaire d’obéir ; l’un des pirates se plaça au milieu de la porte, les bras bras croisés, et les autres se postèrent immédiatement devant les écoutilles, puis firent un signal à leurs compagnons à terre, comme convenu ; sur quoi, environ quarante ou cinquante d’entre eux vinrent à bord, et prirent tranquillement possession du navire, puis du brigantin, sans effusion de sang, ni coups.

Bowen a été fait, ou plutôt s’est naturellement fait capitaine lui-même ; retint l’ancien équipage, ou la plus grande partie de celui-ci, brûla le brigantin qui ne leur était d’aucune utilité, vida puis équipa le navire, chargeant de l’eau, des provisions et tout ce qui manquait, et se prépara pour de nouvelles aventures.

On devrait les laisser un moment pour raconter l’histoire malheureuse d’un digne et honnête gentilhomme, qui souffrit de la témérité et de la folie d’hommes entêtés, pour avoir pris part à la piraterie et assassiné le capitaine et l’équipage de ce même navire que Bowen et sa bande avaient désormais saisi.

[…]

Pour en revenir au capitaine Bowen, qui s’est emparé du navire et du brigantin du capitaine Drummond, comme susmentionné, il a été informé par l’équipage que, lorsqu’ils quittèrent Don Mascarenhas, un navire appelé le Rook, une galère commandée par le capitaine Honeycomb, était ancré dans cette baie, déterminés, avec les autres pirates, d’y naviguer, mais prenant sept ou huit jours à charger leurs vaisseaux en eau et à régler leurs affaires personnelles, ils n’arrivèrent à l’île qu’après le départ de ladite galère, qui ainsi heureusement échappa au vilain piège de leurs ennemis délibérés.

La nuit suivant le départ des pirates de Maritan, le Brigantin heurta des hauts fonds rocheux au large de la côte Ouest de l’île de Madagascar, ce dont l’équipage du navire ne s’aperçut pas, et Bowen arriva aux Mascareignes sans lui, ignorant ce qu’il était advenu de ses compères.

Isle de Bourbon (source BNF)

Le capitaine Bowen y resta huit à dix jours, au cours desquels il chargea le navire de provisions, et jugeant que la galère Rook était partie pour une autre île, le navire leva l’ancre pour Maurice, à sa recherche; mais les pirates voyant quatre ou cinq navires au Nord-Ouest de la rade, ils se crurent trop faibles pour tenter quoi que ce soit là-bas, alors ils se retirèrent immédiatement pour Madagascar et arrivèrent sains et saufs, d’abord au Port Dauphin, puis dans la baie de Saint-Augustin. Et quelques jours plus tard, le brigantin le Content, qu’ils supposaient avoir été perdu, ou s’être mutiné de ce cet honorable service, entra dans cette même baie et informa leurs frères du malheur qui leur était arrivé: ces lascars étaient sans aucun doute heureux, de se revoir, et convoquèrent un conseil, ils attestèrent que le brigantin était hors d’état de faire des affaires, prenant trop l’eau, il fut donc condamné, aussitôt débarqué et brûlé, et l’équipage s’unit, puis tous montèrent à bord du Speedy Return.

Madagascar – Fort Dauphin, Baie de Saint-Augustin (Isolario del P. Coronelli – 1697)

À cet endroit, les pirates ont été mis au courant, par les indigènes, des aventures d’une autre bande qui s’était installée pendant quelque temps près de cette rade et avait pour capitaine un certain Howard. Ce fut le malheur d’un navire indien appelé le Prosperous, d’entrer dans cette baie à un moment où ces voleurs cherchaient une activité; qui, sous prétexte de commerce (presque de la même manière que Bowen et sa bande s’étaient emparés du Speedy Return) s’en sont rendus maîtres et ont navigué jusqu’à New Mathelage. Bowen et sa bande se concertèrent sur cette information, et conclurent qu’il était plus dans leur intérêt de s’allier à cette nouvelle équipe que d’agir seuls, étant trop faibles eux-mêmes pour s’engager dans quelque entreprise considérable, se souvenant qu’ils étaient contraints de l’éloigner de l’île Maurice, lorsqu’ils étaient à la recherche de la galère Rook, qu’ils auraient pu prendre, avec plusieurs autres, s’ils avaient eu à ce moment-là une équipe de force égale à celle de leur propre navire.

Madagascar – Baie de Saint-Augustin (Photo de 1937)

En conséquence, ils quittèrent la baie et arrivèrent à New Mathelage, mais n’y trouvèrent aucun navire, après investigations, ils comprirent que le pirate qu’ils cherchaient y avait été, mais en était parti; ainsi après leur escale ils se rendirent à Johanna, mais le Prosperous n’y étant pas non plus, ils naviguèrent jusqu’à Mayotte, où ils le trouvèrent à l’ancre ; c’était vers Noël 1702.

Île Johanna ou Anjouan, Mayotte (Afrique Méridionale)

Ici, ces deux puissances ont formé une alliance, Howard aimant les propositions, y est entré facilement, et le traité a été ratifié par les deux équipes. Ils restèrent plus de deux mois sur cette île, pensant que c’était peut-être un endroit aussi probable pour rencontrer une proie que que naviguer pour en trouver, et c’est ainsi que cela s’est produit; car vers le début de mars, le navire Pembroke appartenant à la compagnie des Indes orientales, venant pour s’approvisionner en eau, a été abordé par leurs bateaux et pris, avec la perte du second capitaine et d’un autre homme qui ont été tués dans l’escarmouche.

Les deux navires pirates furent chargés et partirent en mer avec leur prise, et ce jour-là et le suivant la pillèrent de la plus grande partie de sa cargaison, de ses provisions et de son arsenal, puis capturèrent le capitaine et le charpentier, ils laissèrent le Pembroke partir, le reste de son équipage fut soulagé, puis ils retournèrent avec leurs navires à New Methelage. Là, les deux capitaines se consultèrent et élaborèrent un plan de traversée vers l’Inde, dans le but duquel ils retinrent le capitaine Woolley du Pembroke récemment pris, afin d’être leur pilote dans ces mers ; mais un différend très vif éclata entre les deux équipes, à savoir sur quel navire il devait monter, si bien qu’ils en vinrent aux mains, si un compromis n’avait pu être trouvé pour satisfaire chacune des parties, il était décidé qu’aucune ne puisse tirer avantage de l’autre par la compétence et la connaissance du capitaine de la côte indienne, et il s’agissait de frapper le pauvre homme à la tête ; et de l’assassiner; mais finalement, grâce à l’autorité de Bowen, le capitaine Woolley échappa à cette menace imminente, en pressant son équipe à accepter à ce qu’il reste à bord du Prosperous, où il se trouvait alors.

Majunga (New Methelage) – Femmes Sakalaves (Photos de Madagascar)

La coque du Speedy Return étant encrassée et nécessitant quelques réparations, il a été jugé bon de retourner à la Baie de Saint-Augustin pour le caréner; dans le même temps, le Prosperous devait être réenduit là où il était stationné, tout en profitant d’un ravitaillement en eau et en provisions, pour ensuite rejoindre à nouveau leurs compères à Mayotte, l’île désignée pour le rendez-vous.

Le Prosperous se rendit à Mayotte comme convenu, et y attendit quelque temps le navire de Bowen, mais sans avoir aucune de ses nouvelles, il rejoignit Johanna, mais ne le retrouvant pas là-bas non plus, ils craignirent qu’un accident ne soit arrivé et quittèrent donc ce lieu, et décidèrent de reprendre l’expédition seuls. Quant au Speedy Return, il était arrivé en toute sécurité à la baie de Saint-Augustin à Madagascar, et y fut nettoyé et approvisionnée; mais s’y attardant un peu trop longtemps, les vents étant contraires, et ils ne purent pas rejoindre Mayotte en toute sécurité, et se rendirent donc à Johanna, où, apprenant que leurs amis avaient récemment quitté cette île, ils se dirigèrent vers la Mer Rouge, mais le vent ne leur étant pas favorable, ils furent portés vers le Cap Saint-Jean, près de Surate, où ils retrouvèrent une fois de plus la compagnie de leurs confrères du Prosperous.

Inde – Daman et Cap Saint-Jean (Inde partie Occidentale)

Ils naviguèrent ensemble, comme il avait d’abord été convenu, et après quelque temps ils aperçurent quatre navires, qu’ils pourchassèrent; mais ceux-ci se séparant, deux prirent le Nord et deux le Sud, les pirates se séparèrent également, Bowen poursuivant ceux qui se dirigeaient vers le Sud, et Howard se pressant après les autres. Bowen se retrouva avec le plus imposant des deux, qui s’avéra être un navire maure de 700 tonneaux, en provenance du golfe de Moka à destination de Surate. Les pirates ramenèrent leur prise à Rajapore, sur la côte de l’Inde, où ils la pillèrent ; les marchandises furent vendues aux indigènes, et une petite somme d’or qu’ils trouvèrent à bord, s’élevant à 22.000 livres de monnaie anglaise, fut mise dans leurs poches. Deux jours plus tard, le Prosperous arriva, mais sans aucune prise; cependant, ils firent bientôt savoir à leurs amis qu’ils n’avaient pas fait moins bien qu’eux, car à l’embouchure de la rivière de Surate, qui était la destination des quatre navires, ils foncèrent sur leur proie; et abordèrent l’une d’elles d’une bordée, tandis que l’autre entrait dans la baie. Ils descendirent la côte avec leur prise jusqu’à ce qu’ils l’aient pillée du meilleur de sa cargaison, dont le plus précieux était 84.000 sequins, une pièce d’environ dix shillings chacune, puis ils l’ont laissée à la dérive, sans ancre ni cordage, au large de Daman.

Inde – Rajapore (le fort de Murud-Janjira est situé face au village de Rajapuri)

Alors qu’ils étaient au mouillage à Rajapore, ils passèrent en revue leur embarcation, et jugeant qu’elle leur était moins utile que leur prise, ils s’accordèrent pour la brûler, et immédiatement équipèrent le navire de Surate ; transportèrent les deux compagnies à son bord, puis mirent le feu au Prosperous et au Speedy Return. Ils rassemblèrent à cet endroit 164 combattants, dont seulement 43 étaient anglais, la grande majorité étant français, le reste danois, suédois et hollandais ; ils embarquèrent 70 Indiens pour effectuer les corvées sur le navire, l’armèrent de 56 canons, et le nommèrent le Defiance, puis ils prirent la mer depuis Rajapore à la fin du mois d’octobre, de l’année 1703, pour croiser le long de la côte de Malabar :

Mais ne rencontrant aucune proie lors de cette première sortie, ils décidèrent de jeter l’ancre à environ trois lieues au Nord de Cochen, s’attendant à ce que quelques bateaux s’approchent avec des provisions de rafraîchissements, pour lesquels ils tirèrent plusieurs coups de canons, en guise de signal, mais aucun n’apparaissant, le quartier-maître a été envoyé dans la chaloupe pour s’entretenir avec la population, ce qu’il fit avec une certaine prudence, en gardant le bateau sur ses rames au bord de la rive : en bref, ils se mirent d’accord, et on promit aux pirates tous les biens qu’ils souhaiteraient, et la petite embarcation retourna à bord.

Le lendemain, une bateau quitta la ville et s’approcha, chargé de cochons, de chèvres, de vin, etc. avec une injonction secrète de Malpa, le courtier hollandais, un vieil ami des pirates, qu’un navire de ce pays appelé le Rimæ, se trouvait alors à Mudbay, à quelques lieues de distance, et s’ils sortaient et la prenaient, il rachèterait sa cargaison, et promit également qu’ils seraient réapprovisionnés en poix, en goudron et en tout les autres articles nécessaires, ce qui les intéressait; les gens de la manufacture affluèrent à bord chaque heure et commerçaient comme dans un marché ouvert, pour toutes sortes de marchandises, rafraîchissements, bijoux et vaisselle, revenant avec des coffres pleins d’argent, etc. d’une grande valeur.

Baie Bourbeuse (aussi connue sous Mudbay)

La suggestion de prendre ce navire fut prise au sérieux, mais les pirates jugeant que leur propre navire était trop grand pour se rapprocher de la baie, ils consultèrent leur ami sur les moyens de se saisir dudit navire, qui traita facilement avec eux la vente d’un bateau de moindre charge qui se trouvait alors dans le port; mais Malpa en parla à un dénommé Punt de la manufacture pour le faire sortir du port, il refusa non seulement d’être impliqué dans une telle infamie, mais reprocha aussi à Malpa de traiter avec les pirates, et lui dit, que s’il devait être coupable d’un acte d’une telle bassesse, il ne pourrait plus jamais regarder aucun de ses compatriotes dans les yeux ; ce qui fit que l’honnête courtier changea à la fois d’expression et de dessein.

Là, le capitaine Woolley, qu’ils avaient retenu prisonnier comme leur pilote sur la côte de l’Inde, étant dans un état très malade et faible et après les avoir supplié, a été, libéré, et mis à terre, et le jour suivant les pirates naviguèrent le long de la côte de Malabar, à la recherche de plus de butin. Sur leur chemin, ils rencontrèrent une seconde fois le Pembroke, le pillèrent de son sucre et d’autres petites choses, et le laissèrent repartir. De cette côte, ils retournèrent à l’île Maurice, où ils restèrent quelque temps, et vécurent de leur manière extravagante habituelle.

À Maurice, deux membres de l’équipage, à savoir Israël Phipeny et Peter Freeland, échappèrent à la surveillance des pirates et se dissimulèrent dans l’île jusqu’à ce que le navire ait repris la mer. Ces deux hommes faisaient partie de l’équipage de Drummond, qui trouvèrent l’occasion de venir en Angleterre peu après à bord de la galère Raper, et arrivèrent à Portsmouth en mars 1725. Lorsque cela fut connu, Mr. John Green, frère du capitaine Green, alors condamné à mort, s’y rendit et obtint les déclarations sous serment desdits Phipeny et Freeland, faites devant le Maire de Portsmouth, en charge de plusieurs affaires mentionnées ici, lesquelles dépositions furent immédiatement apportées à Londres, et par le secrétaire d’État renvoyées expressément en Ecosse, qui y arrivèrent quelques heures avant l’exécution du capitaine Green.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *