Etienne Hoareau, le fils ⭐


Extrait du « Mémoire pour servir à la connaissance particulière de chaque habitant de l’Isle de Bourbon, divisés par les quartiers qu’ils habitent » rédigé en 1709 par Antoine Labbé dit Antoine Desforges-Boucher (1679-1725) alors garde-magasin de la Compagnie des Indes en l’Isle de Bourbon (aujourd’hui Île de la Réunion).

Source : Collection MARGRY, relative à l’histoire des Colonies et de la Marine françaises (vue 51).
Transcrit d’après une copie manuscrite du XIXème siècle dans le respect de l’orthographe (à l’accentuation, ponctuation et majuscules près pour une meilleure lisibilité).
⚠️Ce mémoire est destiné à un public averti, il contient des propos parfois controversés, offensants ou choquants.
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Etienne Hoareau, le fils

Est un créol blanc, fils de celuy dont je viens de parler, agé de 22 ans, il a participé à toutes les bonnes inclinations de son père, et on ne sçaurait parler de l’un, pour la sagesse et la conduite, que l’on ne parle en même temps de l’autre, la seule différence, qu’il y a, c’est que le fils n’est pas à beaucoup près si éclairé que son père, et qu’il est beaucoup plus simple, mais d’ailleurs honnête homme, et sans vice ; il a pour épouse Barbe Payet, le père et le fils ayant épousé les deux sœurs, et en cela, ils n’ont esté trompés ny l’un ny l’autre, car elles ont la même vertu et la même sagesse, aussy bien que la même éducation si ce n’est qu’elle est un peu moins spirituelle. Ils ont deux enfants garçons, mais qui sont encor fort petits, et il est à croire qu’ils leur donneront de bonnes éducations ; ils vivent tous ensemble dans une parfaite union, et cultivent réciproquement leurs terres, le fils aydant le père de ses forces, et de celles d’un Noir qu’il possède, et le père soulageant le fils de toutes les siennes. Ce fils peut avoir d’argent comptant, 150 Ecus, et de bestiaux à son particulier : 10 bœufs, 6 cabrits, et 6 moutons ; mais bien plus considérablement de terre à luy apartenant qu’il ne sera, de longtemps et peut être jamais en état de cultiver.



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