Claude Ruelle ⭐


Extrait du « Mémoire pour servir à la connaissance particulière de chaque habitant de l’Isle de Bourbon, divisés par les quartiers qu’ils habitent » rédigé en 1709 par Antoine Labbé dit Antoine Desforges-Boucher (1679-1725) alors garde-magasin de la Compagnie des Indes en l’Isle de Bourbon (aujourd’hui Île de la Réunion).

Source : Collection MARGRY, relative à l’histoire des Colonies et de la Marine françaises (vue 50).
Transcrit d’après une copie manuscrite du XIXème siècle dans le respect de l’orthographe (à l’accentuation, ponctuation et majuscules près pour une meilleure lisibilité).
⚠️Ce mémoire est destiné à un public averti, il contient des propos parfois controversés, offensants ou choquants.
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Claude Ruelle

Est un Bourguignon agé de 47 ans, resté à l’Isle Bourbon d’un fourban, il y a environ 15 ans ; il est un maquignon de son métier honnête, très laborieux, et quoy que sans éducation, il vit très bien et très chrétiennement, il est fort obéissant et assidu à son devoir, et avec tout cela il a le malheur d’estre ivrogne ; mais son ivrognerie ne le détourne point de son travail, car il a la prudence de ne se souler que les festes et dimanches, mais ces jours là, il n’y manque point ; il a pour épouse Monique Caron, créole mulatresse, dont la conduite est fort déréglée, et dont son mary n’est pas instruit, car il n’est pas facile sur cet article ; d’ailleurs cette femme, quoy que sans éducation est fort bonne travailleuse, et assés bonne couturière ; cet homme a deux enfants qui sont encor fort petits, auxquels il fait donner une bonne éducation, il a une pièce de terre à la montagne beaucoup plus grande, qu’il ne la peut cultiver, mais il en tire tout ce qu’il est possible à l’aide de deux bons Noirs, et suffisament pour vivre agréablement, le lieu de sa résidence est au Parc à Jacques, où il élève des bestiaux, dont le nombre est de 12 bœufs, 25 cochons, 4 moutons et 8 chevaux ; il ne laisse pas de faire un assés bon profit de ces chevaux, car il les loue 30 sols par jour à ceux qui en ont besoin, cependant, je luy croy fort peu d’argent comptant.



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